Quelle est donc la race d’Eric Zemmour ?!

Eric Zemmour et les racesA cette question, on pourrait répondre qu’Eric Zemmour est de la catégorie des ignobles ignares… Le chroniqueur qui squatte de nombreux plateaux de télévision a encore fait preuve de son ignominie, jeudi 13 novembre 2008, dans l’émission d’Arte "Paris-Berlin" présentée par Isabelle Giordano, dont le thème était "Bientôt tous métis ?".

Autour de la table, outre Eric Zemmour, les invités étaient le philosophe Vincent Cespedes, la comédienne et écrivaine allemande Renan Demirkan, ainsi que la présidente de l’association Les indivisibles, Rokhaya Diallo. Face à ces invités et à l’animatrice télé, qui n’ont pas bronché, Eric Zemmour a affirmé qu’il existait "des races" identifiables "à la couleur de peau", en expliquant : "j’ai le sentiment qu’à la sacralisation des races de la période nazie et précédente a succédé la négation des races". S’il dit penser que ces deux conceptions sont "aussi ridicule l’une que l’autre", il dit à l’une des invitées : "J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire !".

Comme nous le suggérions déjà dans un précédent billet à propos du livre "Petit Frère" d’Eric Zemmour et dans un autre concernant le clash de Florence Foresti avec Eric Zemmour, ce chroniqueur n’est qu’un pseudo intellectuel réactionnaire. En effet, comme le rappelle Patrick Lozès, président du Cran, cela fait des décennies que les scientifiques ont affirmé qu’il n’y avait qu’une seule espèce humaine qui compte des noirs, des blancs, des métis, des blonds, des bruns des grands, des petits, des gros, etc.

Pourquoi autant de complaisance de la part du monde médiatique à l’égard d’Eric Zemmour ? Il serait temps de le sanctionner sévèrement !

10 commentaires

  • Bonjour à tous,

    Je trouve que le commentaire ci-dessus est – par lui-même – très explicite. En effet, race et espèce sont des expressions distinctes et claires.

    Espèce humaine et race blanche ou noire ne sont des termes ni contradictoires ni choquants. A certains égards, j’aimerais parfois être de race africaine. Hélas, je suis de race européenne !

    Les excellents Nino Ferrer "J’aimerais être un noir" ou Claude Nougaro "Amstrong"… sont-ils d’affreux réactionnaires ?

    Africains et européens sommes – tous évidemment – de l’espèce humaine et depuis toujours.

    CQFD n’est-il pas ?

    Très cordialement à tous, espèces d’humains :-))

  • Sur France Ô, le dg en charge des antennes a souhaité ouvrir le débat sans tabous… et l’Hebdo le fait en présence d’Eric Zemmour… enfin face à des contradicteurs ! http://franceo.rfo.fr/… très bon débat sur la race et la chose…(une belle riposte face à l’omniprésent médiatico éditorialiste

  • J’ai écouté l’émission dans son intégralité.
    http://www.arte.tv/fr/accueil/Compr

    C’est clair : Cespedes a eu raison de protester, ses propos coupés au montage final rentrent vraiment dans le lard des propos de Zemmour, à cinq endroits, au moins.

    1. Dès l’intro, en face à face avec Isabelle Giordano, il explique bien que l’être humain est apparu en Afrique, que sa peau est donc noire à l’origine pour survivre sous ces latitudes, et que la différence de couleurs de peau (de taux de mélanine) n’est qu’une adaptation aux conditions climatiques, et n’a donc absolument rien à voir avec des « races » différentes, comme l’affirme stupidement Zemmour.

    2. Le « consensus blanc », pour moi l’analyse la plus instructive de l’émission, est aussi développé par Cespedes et coupé au montage final. Il explique l’origine du racisme et de la théorie racialiste par la colonisation du continent américain par les Européens, qui n’avait que la blancheur de leur peau pour se distinguer à la fois des indigènes et des esclaves noirs. À maintes reprises, Cespedes dit que le racialisme que Zemmour agite est une théorie « dangereuse » parce qu’elle réactive nos démons, ce « consensus blanc » qui fut si funeste pour les peuples non-Blancs.

    3. Cespedes précise aussi que ce que dit Zemmour n’est rien d’autre que les poncifs de la 3ème république, archaïques et inaptés à la société d’aujourd’hui. L’idée vieille comme la colonisation qu’il existerait UNE culture française unique, et que toute autre culture devrait s’effacer devant elle, se cantonner à la vie privée.

    4. Cespedes relie ce consensus à l’hitlérisme (analyse coupée au montage itou). Le vrai scandale des théories nazies ne consiste pas dans la hiérarchisation des races, Cespedes explique qu’elle était largement répandue à l’époque (expositions coloniales…), mais le scandale consiste dans le fait qu’Hitler va diviser le « consensus blanc » en mettant les Aryens au-dessus, et les Juifs en dessous.

    5. Enfin, Cespedes rembarre frontalement Zemmour, « guignol de service » (chez Ruquier notamment…) qui remue des idées lepénistes et ne fait que provoquer de façon hystérique pour ramener le débat à sa petite personne. À maintes reprises, Cespedes dénonce en Zemmour un faux intellectuel, un « bouffon » qui joue avec les allumettes.

    J’ai aimé entendre aussi le public de l’émission, invité par la présentatrice à réagir aux « provocations » de Zemmour (qu’elle a bcp trop sollicité, à mon goût !). L’absurdité du racialisme de Zemmour est dénoncée en direct par un spectateur, ça m’a fait plaisir de voir cette réaction saine et sur le vif. Rien au montage final, encore une fois, où le public écoute passivement et muettement.

    Bravo à Arte d’avoir accéder à la demande du philosophe. C’est fait-play de leur part, et ça va dissuader les autres émissions de débat d’inviter Zemmour, lepéniste impénitent et sponsorisé par nos impôts !

  • J’étais dans le public de l’émission Paris-Berlin du 13 novembre 2008.

    Les multiples réactions, suite aux déclarations stupides d’Éric Zemmour, divisent la France en deux : ceux qui acceptent la lepénisation rampante (et de plus en plus flagrante), et ceux qui la combattent (et qui sont appelés les "bien-pensants" par les premiers), Renaud Camus, Vendredi, Marianne et autres organes arabophobes…

    En tant que témoin oculaire, voici mon analyse perso.

    Ce que dit Éric Zemmour est effectivement débile, l’Acrimed, Arrêt sur images, Le Cran, le Mrap et Michel Wievorka l’ont clairement souligné. Mais là n’est pas ce qui me scandalise.
    Ce qui me scandalise, ce sont deux bises significatives : celles échangées entre la production et Éric Zemmour. Deux bises et un tutoiement. Oui, M. Zemmour était "en famille" ! Il est l’ami personnel de MM. Pécheux et Lancellotti (qui a maintes fois travaillé avec lui, et qui a commis le montage).

    On nous avait d’abord dit que l’émission devait duré 1h, donc quasiment "dans les contions du direct". Cela dura 1h40. Pourquoi ce changement soudain en cours de route ? Parce que, dès sa première intervention jusqu’à ses sorties racialistes et lepénistes, M. Zemmour a miné chaque seconde de débat, a haché menu la parole de ses trois contradicteurs, a fait le "bouffon" (comme le lui reproche Vincent Cespedes à plusieurs reprises). Bref, M. Zemmour était nullissime, et ses amis producteurs le voyait s’enfoncer à chaque phrase un peu plus profond dans la merde. Voilà pourquoi, à la 59ème minute, alors que la présentatrice (avec oreillette !) disait "Il faut conclure, il faut conclure !" à ses invités, les producteurs ont délibérément décidé de rallonger le temps, pour sauver leur pote. Là est leur erreur, leur "faute professionnelle" !
    Cela a d’ailleurs surpris tout le monde, d’Isabelle Giordano à l’interprète allemande (qui râle entre 59:24 et 59:29, comme le mentionne M. Cespedes dans sa retranscription de l’émission, page 35 du fichier .pdf : http://www.vincentcespedes.net/blog…).

    A la fin de l’enregistrement, j’ai vu Isabelle Giordano totalement décontenancée par l’attitude hostile de M. Zemmour durant tout le débat, et elle a dit plusieurs fois : "C’est incroyable, on a enregistré plus d’une heure et demi !" Inquiète, elle s’est tournée vers M. Pécheux, le producteur : "Est-ce que ça allait ? C’était impossible de contenir Éric !" Et le producteur : "Oui, c’était super ! C’est bien, ce qu’a dit Eric, car il y a beaucoup de gens qui pensent comme lui. En plus, il était émouvant quand il a parlé de son amour pour la littérature Française et pour Paris…" (amour que M. Zemmour condamnait pourtant dans le débat…). Bref, que des excuses, devant Rokhaya Diallo et Vincent Cespedes, visiblement sciés.

    Voilà donc la manœuvre "frauduleuse", sur le plan de la déontologie : on invite un ami (qui sait qu’il aura un montage favorable, donc qui se lâche allègrement), on double le temps prévu pour mieux le "sauver" parce qu’il se révèle très mauvais, puis on pratique un montage aux choix des plus douteux, et de toute façon scandaleux parce qu’atténuant la confrontation au profit de l’ami Zemmour.

    Voici donc mon témoignage et mon analyse.

    J’espère qu’il servira de leçon à tous les producteurs et journalistes qui mitonnent des débats avec leurs amis. M. Zemmour grenouillait depuis belle lurette dans la sphère médiatico-politique : il connaît tout le monde. Depuis ses sorties lépénistes sur les émeutes de 2005, depuis ses sorties sexistes dans Le Premier Sexe (2006), depuis son roman arabophobe et ses interventions délirantes sur le plateau de Ruquier, il jouit d’une complicité (déontologiquement condamnable) de la part des confrères et amis qui lui tendent le crachoir.

    La seule légitimité de M. Zemmour consistait à commenter l’actualité politique, et à cela il n’était pas plus mauvais qu’un autre. Si un producteur prend le risque de l’inviter sur un débat en dehors de cette légitimité-là (parce qu’il commet des livres empestant la réaction, et apparaît alors nécessaire, pour la contradiction, aux yeux de ceux qui sont plus habitués à monter des matchs de foot que des débats intellectuels), que les hôtes de Zemmour sâchent qu’ils seront les arroseurs-arrosés s’ils se livrent à traitement de faveur quelconque avec ce double de Bruno Mégret.

    Cette affaire me paraît grave, très grave. Ce qui a été dit sur le plateau aurait soulevé un tollé mille fois plus grand si les Juifs avaient été mis en cause de près ou de loin (l’affaire Siné le prouve amplement) ! Imaginerait-on un : "Vous êtes de la race séfarade, je suis de la race aryenne" ? (et il y a bien une différence de traits physiques, non ?) Décapitation médiatique immédiate, fort heureusement ! Mais lorsqu’il s’agit d’une femme noire (femme + noire, tout pour elle !), cela passe comme une lettre à la poste, et M. Zemmour d’ironiser par la suite avec des jeux de mots et des pirouettes de cruciverbiste-saltimbanque !

    Il faut marquer le coup. Il faut analyser les pro-Zemmour, leur façon d’argumenter et de minimiser sa malice, leur malhonnête, leur bêtise contagieuse, leur haine qui se pare de nouveaux oripeaux, c’est très important pour comprendre le nouveau visage du lepénisme (grimé par le sarkozysme), que l’élection d’Obama fait déjà émerger. Soyons vigilants ! Ne laissons rien passer ! Et passons par dessus bord ceux qui, par manque de professionnalisme ou par camaraderie crasse, tendent micros, caméras et jolis montages aux pires idées, en toute impunité.

  • Vous devenez tous completement timbre ! Il faut appeler un chat un chat , un blanc un blanc et un noir un noir . Ou est le probleme ??? Moi , je suis fier d’etre un francais de souche depuis des generations . Il y a un raciste que ca derange ??? Ce sentiment fait de moi un … facho , un sal raciste , un vieux reac , un nazi ??? Qui sont les racistes exactement ?

  • "Il faut marquer le coup. Il faut analyser les pro-Zemmour, leur façon d’argumenter et de minimiser sa malice, leur malhonnête, leur bêtise contagieuse, leur haine qui se pare de nouveaux oripeaux, c’est très important pour comprendre le nouveau visage du lepénisme (grimé par le sarkozysme), que l’élection d’Obama fait déjà émerger. Soyons vigilants !
    Ne laissons rien passer ! Et passons par dessus bord ceux qui, par manque de professionnalisme ou par camaraderie crasse, tendent micros, caméras et jolis montages aux pires idées, en toute impunité".
    Si ça n’est pas un appel à la violence à lahaine et à la ségrégation comment l’appeler… Français de souche, après de tels propos, tous aux abris.
    "on" n°5 va relancer la chasse aux sorcières et passer tout le monde par dessus bord et là ça craint …

  • nous vivons dans un pays où chacun peut se glorifier d’être noir, juif, africain , homme de couleur, (je n’ai rien contre eux en général, mais je déplore ceux qui sont des extrêmistes)en crachant sur la France, et ou un français qui oserait se déclarer français et blanc même sans ostentation se verrait aussitôt traiter de raciste ou de nationaliste et risquerait de se faire étriper séance tenante

    nos chaînes de télévision sont envahies et peuplées de pseudo intellectuels écrivains qui se veulent infaillibles dans leurs propos et se posent en critiques moralisateurs avec une indécence totale soutenue par la duplicité des animateurs

  • La référence zemmourienne à la couleur serait en effet absolument sans aucune importance s’il s’agissait de la couleur. Mais dans ce cas, Zemmour n’aurait pas eu besoin d’y faire référence. Je ne vois pas par exemple Zemmour commenter le fait qu’un de ses interlocuteurs porte un pull vert et non beige. La référence à la couleur sans signification serait du même ordre donc superflue et sans aucun intérêt dans un débat politique. Donc, ne jouons pas aux naïfs. .

    Bien avant cette émission, Zemmour n’a pas cessé d’affirmer, de façon répétée et insistante, comme un mantra :

    “La France est blanche et judéochrétienne”.

    Le problème est qu’il n’aurait pas besoin de répéter toutes les semaines aux Français que la France est blanche et judéochrétienne si elle l’était.

    On peut choisir de voir le mantra zemmourien comme une bêtise, mais Zemmour, sans être la flèche qu’il s’imagine être est moins con que cela. Il choisit une définition (fausse) mais délibérément excluante et destinée à ce que « les derniers immigrants » se sentent exclus, histoire de leur rappeler qu’ils sont des invités et resteront des invités.

    Les Zemmour des autres pays européens peuvent choisir de définir leur pays comme des pays blancs et judéochrétiens. Mais dans ce cas, cette définition ne définit pas exclusivement la France.

    La France est donc autre chose.

    Par ailleurs, l’insistance sur la définition de la France comme pays judéo-chrétien pose un autre problème. Les historiens français n’ont jamais défini la France ainsi par le passé et c’est tout récemment que certains intellectuels se sont jetés sur cette définition. On peut donc se demander à partir de quand et pourquoi.

    Enfin, lorsque Zemmour dit « la France est blanche », il faut entendre « Moi Zemmour, je vois la France comme un pays blanc et judéo-chrétien et je veux qu’il en soit ainsi pour l’Éternité ».

    Le hic, c’est que personne n’a la clé de l’éternité.

    Zemmour fait de la propagande consanguine parce qu’il s’est bâti un souvenir d’une France harmonieuse socialement du type « communauté organique ».

    Il oublie les conflits sociaux violents qu’a connus la France, les 1 million et demi d’adhérents au Parti communiste des années 45-65 et des 1 million de trostkistes des années 70.

    Donc avant « y avait une belle lutte des classes », et Zemmour ne s’en souvient pas.

    DONC :

    Je doute que Zemmour aime davantage la lutte des classes que les conflits « ethnico-sociaux » et j’ai tendance à penser qu’il préfère attiser les conflits ethniques plutôt que voir le retour de la lutte des classes.

    C’est d’ailleurs LA stratégie que bien des « intellectuels médiatiques » ont finalement choisie, et ce, simultanément aux États-Unis et en France.

    Ils ont été aidés en cela par la gauche culturelle, qui s’oppose en pratique à la gauche sociale. Cela exigerait un développement.

    Zemmour l’agité rêve d’une société très hiérarchique et sans conflits et il a besoin de boucs émissaires pour « expliquer le désordre des temps ».