Explosion de la modernité et misère indécente : le paradoxe de l’Inde

Femme présidente en IndeDepuis hier, l’Inde a une femme comme chef de l’Etat : à 72 ans, Pratibha Patil, candidate de la coalition au pouvoir, a obtenu les deux tiers des voix d’un collège électoral regroupant des parlementaires et des hommes politiques. Indira Gandhi, belle-mère de Sonia Gandhi, fut l’une des premières femmes au monde à devenir Premier ministre, en 1966, en Inde !

Sonia Gandhi, dirigeante du parti du Congrès, a commenté cet évènement hors du commun : "Il s’agit d’un instant très particulier pour nous les femmes, et bien sûr pour les hommes (…) parce que pour la première fois, une femme est élue présidente de l’Inde". Beaucoup espèrent, en effet, que la défense de la cause des femmes avancera.

Il n’est pas inutile de rappeler que dans ce grand pays (6 fois la France), une femme est assassinée, violée ou victime de violences, toutes les trois minutes. Les femmes y sont fréquemment maltraitées ou même tuées pour n’avoir pas apporté lors de leur mariage une dot jugée suffisante par leur belle-famille. Paradoxalement, elles prennent de plus en plus de place dans le monde du travail.

Misère et modernité, c’est le paradoxe de l’Inde, pas facile à appréhender : comment pénétrer une économie dont la croissance est l’une des plus rapides au monde ?… Ainsi, par exemple, la chaîne américaine Starbucks a indiqué vendredi soir avoir renoncé à ouvrir son premier café en Inde d’ici la fin de l’année, mais sans totalement abandonner le projet. De très grandes disparités sur le territoire d’ordre économiques, humaines, d’infrastructures, de cultures rendent l’évolution plus difficile qu’un pays comme la Chine, visiblement.