Hortefeux : non à la parité économique et sociale

Parité homme-femmeDepuis l’été 2008, la Constitution contient cette phrase : "La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles et sociales", et l’article autorise le législateur à user de la contrainte pour que les femmes accèdent aux responsabilités dans le monde du travail, mais aucune loi n’est venue préciser comment garantir dans la réalité un "égal accès" des femmes et des hommes aux postes dirigeants.

La rapporteure générale de l’Observatoire de la parité, députée UMP, Marie-Jo Zimmermann avait déclaré : "Je ne fais pas partie des fanatiques de la contrainte mais, dans ce domaine, c’est le seul moyen d’avancer. Sinon, le temps passe, les bonnes volontés s’émoussent et rien ne bouge." Elle a donc présenté une proposition de loi, pour que les conseils d’administration des entreprises privées comprennent au minimum 40 % de femmes, d’ici 3 ans, que les organisations syndicales fassent alterner des candidats de chaque sexe sur leur liste , etc.

Le ministre du travail, Brice Hortefeux, regrette bien que les femmes soient peu représentées, mais il souhaite poursuivre la réflexion… "Marie-Jo est une combattante de la cause, Marie-Jo est une pionnière et comme toute pionnière, elle est en avance", a-t-il indiqué à Libération à propos de Marie-Jo Zimmermann.

Les hommes – majoritaires au gouvernement – ne sont pas prêt à instaurer des quotas de femmes dans les instances représentatives du monde économique et social. Avant-hier, Brice Hortefeux a indiqué, lors d’un colloque réunissant des présidentes d’associations et des femmes politiques, que "la promotion des femmes était un long chemin qui requiert de la patience". Ses blagues vaseuses ne l’ont pas élevé : il a aimé rappeler que la presse le surnommait "Charlie et ses drôles de dames", du fait qu’il soit entouré de 3 secrétaires d’Etat…

On peut espérer que la perspicacité de Marie-Jo Zimmermann aboutira puisque c’est elle qui est à l’origine de l’amendement qui élargit le principe de parité au secteur économique et social…

Pour info : une étude de la direction des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail, publiée en octobre 2008, constate qu’en 2006 dans les entreprises de plus de dix salariés du secteur concurrentiel, la rémunération brute totale moyenne des femmes était inférieure de 27 % à celle des hommes. "Les différences de caractéristiques propres aux salariés, aux entreprises ou aux emplois, n’expliquent qu’un peu plus du tiers de l’écart salarial entre les hommes et les femmes", indique la Dares.

Sans commentaires.

1 commentaire

  • B. Hortefeux avait approuvé la semaine de 4 jours !

    S’il n’y pas de "sujet tabou" pour sortir de la crise pour Mr Hortefeux, alors peut-être se souvient-il avoir été impressionné et convaincu il y a quelques années, par la démonstration implacable de Pierre Larrouturou devant un par-terre de patrons, de la nécessité de réduire massivement le temps de travail pour répartir les énormes gains de productivité réalisés ces dernières décennies…

    Se souvient-il aussi qu’il était sorti convaincu de cette rencontre, que le passage à la semaine de 4 jours était finalement le moyen le plus efficace pour sortir du chômage de masse, tout en étant bénéfique à la compétivité des entreprises françaises et à l’économie du pays…

    http://nouvellegauche.fr