"Adagio, Mitterrand, le secret et la mort", est la pièce écrite et mise en scène par Olivier Py, directeur du Théâtre de l’Odéon à Paris. Jusqu’au 10 avril 2011, Olivier Py, nous propose de revenir sur le second mandat de l’ancien Président, malade d’un cancer.
"C’est une fiction, mais une fiction qui respecte la vérité historique", indique l’auteur et metteur en scène de la pièce. "J’ai travaillé à partir des textes (de François Mitterrand), de ses discours, des archives de l’INA, à partir des biographes et puis à partir des témoignages des uns et des autres que j’ai pu rencontrer pendant deux ans pour construire un objet qui ressemble à du théâtre historique". Pour Olivier Py, "l’important c’est que le public identifie le personnage, non pas qu’il soit pris dans l’illusion mimétique".
Le rôle de François Mitterrand revient à Philippe Girard, qui en a pris les accents de façon saisissante. Le personnage de François Mitterrand, atteint d’un cancer, médite longuement, à voix haute, sur la vie, la mort, l’Histoire, sur l’écriture, opposée à l’action qu’a choisie de privilégier l’homme politique. Parfois il tombe, saisi de douleurs insupportables, et reste allongé au sol, tel un gisant. Car l’ancien président a refusé d’être traité à la morphine, de crainte de ne plus être lui-même.
Les principaux événements qui ont marqué la fin de sa présidence sont mis en scène, seuls cinq acteurs jouent 32 personnages, la plupart des personnalités politiques comme Robert Badinter, Jack Lang, Bernard Kouchner, Pierre Bérégovoy. "J’ai dû réinventer des dialogues qui synthétisaient les grands événements historiques, explique Olivier Py. Mais, dit-il, j’ai tenu à garder dans les sujets polémiques une forme très dialectique pour qu’on entende bien les arguments pour et les arguments contre".
"J’ai essayé de comprendre aussi comment le fait de se savoir mourant avait influé sur les décisions politiques de Mitterrand et l’avait conduit à être comme chez Shakespeare, un roi qui pense"… indique Olivier Py, dont l’oeuvre est toujours empreinte de théologie, de philosophie, de métaphysique. On aime ou on n’aime pas son théâtre de l’excès, son lyrisme envahissant ou la puissance de son verbe.