Onze salariés de la société Mondadori, qui édite l’hebdomadaire de la presse people Closer, avaient saisi la justice pour faire interdire la diffusion du reportage réalisé par une journaliste de l’agence Capa, pour l’émission "Les infiltrés" de France 2 présentée par David Pujadas. Elle s’était introduite dans la rédaction en se faisant passer pour une stagiaire. C’est ce principe de caméra cachée qui est très controversé car en opposition avec le journalisme d’investigation, voire avec l’éthique du métier…
Estimant avoir été "épiés, enregistrés et filmés à leur insu", stigmatisant "une incursion intolérable dans leur cercle privé", les salariés, pour la plupart des journalistes, dénonçaient une "atteinte à leur droit à l’image", ainsi qu’une "atteinte à leur vie privée".
En attendant, cette affaire Closer fait le buzz ! Mercredi, la justice parisienne a refusé d’interdire l’émission "Les Infiltrés", programmée le 3 décembre 2008 sur France 2, estimant qu’il n’existait pas de péril imminent, mais les salariés de Closer souligné juste après qu’ils "se réservent la possibilité d’engager une procédure au fond", étant "attaqués depuis plusieurs semaines dans les médias par la direction de Capa dans leur intégrité et leur compétence". Cependant, cette procédure au fond ne pourrait pas empêcher la diffusion, uniquement leur octroyer d’éventuels dommages et intérêts.
Le juge a estimé que le reportage, qui s’inscrit dans le cadre d’une émission consacrée aux dysfonctionnements de la société française, relevait de "la légitime information du public", en l’espèce sur le fonctionnement de la presse people. En outre, il relève que les séquences n’ont pas été tournées au domicile des demandeurs, mais au sein de la société Closer, ce qui remet en cause l’idée de "préjudice irréversible" invoqué par les plaignants.