Edvige va ficher les mineurs dès 13 ans

Fichier des mineurs et la CnilUn nouveau fichier, baptisé Edvige (Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Générale), est né hier, pour rassembler toutes les informations récoltées dans le cadre du renseignement dit en "milieu ouvert", avec fichage des mineurs dès l’âge de 13 ans s’ils sont considérés comme étant "susceptibles de porter atteinte à l’ordre public". Le ministère de l’intérieur a justifié la création de ce fichier pour faire face "aux mutations affectant la délinquance juvénile".

Jusqu’à maintenant, les mineurs ne pouvaient être répertoriés que dans des bases de données recensant des infractions (le fichier STIC de la police), des auteurs d’infractions (le fichier Fijais en matière sexuelle) ou des empreintes.

Avec Edvige, selon le décret, les "données à caractère personnel" concernant "des personnes physiques âgées de 13 ans et plus" pourront être collectées sur des "individus, groupes, organisations et personnes morales (…) susceptibles de porter atteinte à l’ordre public", ainsi que sur des personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique", ou jouant un "rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif". Les données en question concernent l’état civil, l’adresse, les numéros de téléphone et adresses électroniques, voire les "signes physiques particuliers et objectifs" et "le comportement". Elles pourront être conservées pour une durée maximale de cinq ans dans le cadre d’une enquête administrative.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a émis un avis de réserve et demande "l’adoption de garanties renforcées" et un encadrement afin que cette pratique conserve "un caractère exceptionnel et une durée de conservation spécifique".

Toujours selon le décret, les données contenues dans le fichier Edvige, placées sous contrôle de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP), ainsi que la toute nouvelle sous-direction de l’information générale (SDIG), ne pourront faire l’objet "d’aucune interconnexion, aucun rapprochement ni aucune forme de mise en relation avec d’autres traitements ou fichiers", et notamment avec la future banque de données qui apparaîtra après le rapprochement entre police et gendarmerie, en janvier 2009….

On nous prend vraiment pour des ânes !… Déjà que Rachida Dati veut ficher les bandes organisées