Nathalie Kosciusko-Morizet sanctionnée par Fillon and Co.

Dans un entretien au Monde, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, très pointue dans le domaine de l’environnement, a tenu des propos qui n’ont pas plu à tout le monde : "Il y a un concours de lâcheté et d’inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l’attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d’assurer le minimum".

Suite à cela, François Fillon a exigé aujourd’hui, lors d’une réunion du groupe UMP à l’Assemblée, que Nathalie Kosciusko-Morizet fasse des "excuses publiques", avertissant que sinon "on en tirera toutes les conséquences".

Malgré ses excuses immédiates : "Je souhaite présenter des excuses à Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé. Les propos qu’on me prète aujourd’hui dans le journal Le Monde ont été déformés. Je comprends d’ailleurs très bien qu’ils aient pû les heurter.", la secrétaire d’Etat à l’Ecologie évite la démission, mais elle est sévèrement sanctionnée puisque sa présence n’est "pas souhaitable" pour accompagner le Premier ministre cette semaine au Japon et qu’elle est priée, à la demande de Fillon, de ne pas se rendre à l’Assemblée nationale cette après-midi pour les questions au gouvernement par "souci d’apaisement".

Selon le député PS Philippe Martin, "dans ce débat, à droite, une seule personne, Mme Kosciusko-Morizet, a incarné l’esprit du Grenelle. Les députés UMP, eux, sont pour l’essentiel des défenseurs d’une agriculture productiviste, à l’écoute des grands groupes". Depuis le début de l’examen du projet de loi sur les OGM, la tension droite-gauche, était forte, mais aussi au sein même de la majorité.

Ainsi, un amendement d’André Chassaigne (PCF), qui vise à protéger "les zones de production de qualité sans OGM", a été adopté dans la nuit du 2 au 3 avril avec le concours de trois UMP, dont François Grosdidier.

Seule au banc du gouvernement cette nuit-là, Mme Kosciusko-Morizet s’en était remise "à la sagesse" de l’Assemblée pour cet amendement, dont l’adoption est saluée à gauche comme "une victoire".

Où est le Grenelle de l’Environnement ?! Elle aurait de quoi être dégoûtée des hommes politiques et de leurs agissements !